Le Conseil départemental de la Somme prêt à affronter l'hiver

Il faut dire que la tâche est conséquente, avec 4.542 kilomètres de routes à surveiller, notamment en cas de chutes de neige ou d'apparition de verglas.

Publié : 16 janvier 2023 à 18h09

EVASION

Il faut dire que la tâche est conséquente, avec 4.542 kilomètres de routes à surveiller, notamment en cas de chutes de neige ou d'apparition de verglas. Une cellule de veille est opérationnelle 24/24h et 7/7j. Elle surveille l'état des routes et anticipe l'évolution des conditions de circulation, avec les prévisions météorologiques de Météo France. L'information est recoupée avec une observation sur le terrain. Les neuf coordinateurs sont munis de véhicules avec matériel embarqué. Ils patrouillent sur les routes de la Somme et mesurent la température du sol, de l'air, du point de rosée... Le veilleur peut décider de déclencher une intervention des équipes du Département, à titre préventif, 1 à 2 heures avant le phénomène pour empêcher la formation de verglas, ou à titre curatif.

 

Réseau prioritaire et réseau secondaire

 

On distingue le réseau prioritaire de 1.951km qui « représente 80% des déplacements » selon le Département, et le secondaire de 2.591km. Les axes du réseau prioritaire et une partie du réseau secondaire (1.102 km) sont traités prioritairement dans le cadre du service hivernal, soit 3.053 km. Si la neige tombe fort, le Département peut demander l'aide des 14 communautés de communes et de 9 agriculteurs avec qui il a conventionné, suite aux épisodes neigeux de 2010. Ces moyens complémentaires bénéficient du concours financier du Département. Ce dernier peut appliquer des « barrières de dégel », c'est-à-dire des restrictions spécifiques concernant certains véhicules ou vitesses, sur les routes sensibles aux gel.

 

De nombreux agents mobilisés

 

Les chiffres sont impressionnants : on compte 260 agents départementaux mobilisés chaque jour. Parmi eux, 63 agents sont d'astreinte chaque semaine, prêts à intervenir sur le terrain : 3 veilleurs assurent la surveillance météorologique, permettant de prendre la décision d'intervenir sur le réseau routier départemental, ainsi que les 9 coordinateurs d'agence routière qui patrouillent et assurent le suivi des opérations, deux responsables d'intervention de la Régie Travaux Routiers qui assurent les éventuels réapprovisionnements, et encore 34 agents conducteurs d'engins qui réalisent les interventions, et enfin 15 agents mobilisables en parallèle pour assurer la viabilité du réseau départemental.

 

Du matériel de pointe

 

Le matériel est aussi à disposition, notamment les 34 engins de service hivernal. Tous sont géolocalisés avec un nouvel applicatif (PRISM) qui optimise la visualisation de toutes les interventions en cours. Ces engins de service hivernal sont équipés d'un chaînage automatique, d'une caméra arrière, d'un kit main libre et de phares de travail pour assurer les circuits en régie. Le réglage du système de salage et les lames de déneigement peuvent être réglés depuis le poste de conduite. Neuf véhicules de patrouilleurs géolocalisés sont équipés depuis peu d'un système de mesures embarqué. Enfin 7.000 tonnes de sel en début d'hiver sont réparties sur les 18 dépôts au sein des Centres d'exploitation routière (CDER).

 

Un dispositif de surveillance ultra-précis

 

Le Conseil départemental détient une « arme secrète » un « teconer » depuis 2019. Ces appareils embarqués utilisent une technologie de pointe. Elle permet aux agents patrouilleurs de surveiller les routes et de mesurer avec précision et régularité l'état des routes. Il s'agit « d'un véritable outil d'aide à la décision » pour déclencher une action adaptée à chaque situations. Les données collectées sont remontées en temps réel au veilleur qui dispose de points de données précis en direct et extrêmement rapidement, puisque le véhicule circule à vitesse normale. Ce dispositif « garantit également une totale sécurité pour les agents qui n'ont plus à sortir du véhicule » et une remontée globale et temps réel sur tout le réseau routier.

 

Le sel, nerf de la guerre

 

Le sel est un des principaux outils pour conserver la viabilité des routes en hiver. À chaque sortie des engins, plus de 200 tonnes de sel sont utilisées sur l'ensemble du département. Soit un coût d'environ 33 000 €. Le sel est efficace en cas de verglas, ou si l'épaisseur de neige est inférieure à 2 cm. Pour préserver l'environnement, les équipes d'intervention choisissent un dosage de sel adapté aux besoins. « Quand l'épaisseur de neige dépasse 2 cm, seule la lame permet de dégager la route et d'éviter la formation de congères. Les fortes précipitations et le vent nécessitent des passages fréquents », explique le Département. Environ 6.000 tonnes de sel sont utilisées lors d'un hiver courant, pour un coût de 312.000 euros.

 

Les conducteurs, acteurs de la sécurité

 

Enfin, les conducteurs sont eux aussi acteurs de la sécurité sur les routes à la saison froide. Avant de prendre la route, il est conseillé de s'informer des prévisions météorologiques avec le site inforoute.somme.fr. En cas de très mauvais temps, il faut si possible reporter son départ, ou changer d'itinéraire en s'orientant vers les axes routiers importants, déneigés en priorité, même si le trajet est plus long que d'ordinaire. Il est conseillé d'équiper son véhicule de pneus spéciaux, surtout en cas d'habitation en secteur isolé et de vérifier le plein du lave-glace. Prévoyez des vêtements chauds, des couvertures, des boissons ou de la nourriture dans le véhicule, au cas où. Une fois sur la route, le Département vous invite à redoubler de prudence, d'adapter votre vitesse aux conditions de circulation et d'augmenter la distance de sécurité par rapport aux autres véhicules. Il faut plutôt utiliser le frein moteur en rétrogradant progressivement les vitesses, et ralentir à l'approche des engins de salage ou de déneigement qui interviennent sur la route. Ne les dépassez pas ! C'est interdit par la loi. En cas d'accident, allumez vos feux de détresse et prévenez les secours.

 

 

Crédit : Nicolas Chacun – Anaïs Boubrit


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