Une manifestation programmée devant l'EPSM de la Somme ce vendredi

Il s'agit de l'établissement public de santé mentale Philippe Pinel, à Amiens. Dans le cadre d'une tournée « pour le respect des droits de l'homme en psychiatrie », la Commission des citoyens pour les droits de l'Homme (CCDH) manifestera devant les portes de la structure vendredi 10 mars de 14h30 à 15h15.

Un « recours abusif et accru » aux mesures d'isolement et de contention est pointé du doigt. Selon le rapport annuel 2021 de l'établissement, on compterait près de 100% des patients en soins sans consentement qui ont fait l'objet d'une mesure d'isolement, et 80% d'entre eux ont fait l'objet d'une mesure de contention en 2021. La durée maximale d'une mesure d'isolement est de 365 jours, et la durée maximale d'une mesure de contention est de 308 jours. La CCDH indique que les mesures de contention augmentent depuis 2019. Pour autant, ces deux actions devraient être « pratiquées en dernier recours ». Leur utilisation « massive » est dénoncée par l'association, qui alerte les autorités, dont le Contrôleur général des lieux de privation de libertés (CGLPL) pour que des visites de contrôle soient effectuées.

En outre, d'après les statistiques transmises par la Commission départementale des soins psychiatriques de la Somme, 81% des hospitalisations sans consentement prises par le directeur de l'EPSM de la Somme étaient des procédures d'urgence (59%) ou de péril imminent (22%) en 2017. Là encore, la CCDH rappelle que les procédures d'urgence et de péril imminent doivent être utilisées à titre exceptionnel. Il est souligné qu'entre 2017 et 2019, ni le préfet, ni l emaire, ni le procureur de la République ni le président du tribunal judiciaire n'ont visité l'établissement. « Il est urgent que les autorités exercent leurs contrôles sur l'établissement », écrit la Commission des citoyens pour les droits de l'Homme.

Crédit : Nicolas Chacun - Anaïs Boubrit