Un expert oisien soupçonné d'avoir remis plus de 1.200 véhicules dangereux en circulation
L'individu, peu regardant sur la qualité des réparations des « épaves », aurait permis leur remise en circulation.
8 mars 2018 à 11h51

Ce sont les gendarmes de l'Oise qui révèlent l'affaire. Le 19 février 2018, à l'issue d'une enquête de plus d'un an, les militaires de la Section de Recherches de la Gendarmerie d'Amiens et de la Brigade de Recherches de Senlis ont mis à jour les délits susceptibles d'avoir été commis par un expert en automobile isarien, agréé VE (Véhicules Endommagés) par le Ministère des Transports. L'individu, peu regardant sur la qualité des réparations dont bénéficiaient des véhicules rachetés à l'état « d'épaves », principalement par un casseur de la région parisienne, aurait permis leur remise en circulation.
Des airbags inactifs
Acquis à très bas prix auprès d'assureurs essentiellement après accident, ces véhicules auraient par la suite été réparés dans des conditions plus que douteuses, en ne respectant pas les prescriptions des constructeurs. De début 2015 à mi 2016, près de 130 véhicules se trouvant sous le coup d'une interdiction de circuler car jugés dangereux à la circulation par une précédente expertise, qui auraient été remis en circulation sur la base de rapports faux voire inexistants. Plus de 75 % des véhicules vérifiés par les enquêteurs, malgré les réparations effectuées et la certification de l'expert qu'ils pouvaient désormais rouler « dans des conditions normales de sécurité », se sont révélés toujours dangereux. En l'espèce, les déficiences constatées touchaient majoritairement à la sécurité passive des véhicules, à savoir les airbags et leur système de déclenchement, ainsi qu'aux soudures réalisées.
Environ 1.250 véhicules concernés
En fait, les propriétaires de ces voitures achetées sans connaître entièrement leur historique roulaient avec des véhicules toujours dangereux pour eux même, leurs passagers et les tiers. L'ensemble de l'activité de cet expert au cours des dernières années a été remis en cause par les enquêteurs et concernerait près de 1250 véhicules. L'expert sera jugé au tribunal correctionnel de Senlis le 30 mai prochain, pour « escroqueries, mises en danger de la vie d'autrui, faux et d'usage de faux ». Les deux prévenus ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer leur profession.