« Sport Féminin Toujours » : à Montévrain et Magny-le-Hongre, « le football, ça n'est pas qu'un sport de garçons ! »

L'événement « Sport Féminin Toujours », lancé par l'Arcom (autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), se déroule jusqu'au 5 février 2023. À cette occasion, les projecteurs sont braqués sur les sportives qui sont inégalement mises en avant par rapport à leurs homologues masculins. Evasion souhaite participer à l'opération et a choisi de donner la parole à des sportives près de chez vous.

En Seine-et-Marne, le club Football Féminin Academy 77 rayonne sur deux communes, Montévrain et Magny-le-Hongre. La structure comporte plusieurs équipes, dont une de seniors qui jouent en Régional 1. Feryel Zeroual est la capitaine fraîchement nommée de cette équipe. Une équipe où l'on cultive les valeurs « familiales, de solidarité et d'entraide », assure-t-elle. Ces valeurs viennent soudées les joueuses sur le terrain mais aussi en dehors : « Comme on est un petit club, il faut faire certaines choses soi-même », raconte la sportive.

La capitaine évoque notamment la communication sur les réseaux sociaux. C'est d'ailleurs le levier le plus important pour le recrutement. Le combat est tout aussi important pour trouver des sponsors. « Pour en trouver, il faudrait quelqu'un en poste à plein temps », explique Feryel. Forcément, « l'argent c'est le nerf de la guerre », reconnaît la footballeuse. « Le football féminin est peu médiatisé, donc peu de filles savent que ce sport est accessible ». Dans les faits, plus de médiatisation donnerait lieu à plus d'effectifs et mathématiquement de nouvelles joueuses avec un meilleur niveau. « Le football n'est pas qu'un sport de garçon ! », martèle Feryel Zeroual.

De son côté, la Fédération française de football (FFF) tente de s'adapter. Elle a bouleversé l'organisation de la pyramide des championnats féminins. Depuis le début de la nouvelle saison, une nouvelle division, la D3, vient s'insérer entre la Division 2 (supérieure) et le Régional 1 (inférieur). Cela devrait « permettre une meilleure homogénéisation des niveaux », souffle Feryel. Malgré tout, cette nouveauté ne règle pas les inégalités de traitement médiatiques des footballs féminin et masculin et même des sports en général.

L'Arcom, le gendarme de l'audiovisuel français, profite de son événement « Sport Féminin Toujours » pour mettre le doigt là où ça fait mal : en 2021, on comptait sur les diffusions sportives en direct 77,5% de sports masculins contre seulement 21,1% de sports féminins (et 1,4% de sports mixtes). L'écart se creuse encore pour les rediffusions, avec toujours en 2021 un chiffre de 89,8% de sports masculins et 7,5% de sports féminins (et 2,7% de disciplines mixtes).

Mais l'Arcom a une piste pour changer la donne : « mettre en avant des compétitions féminines » pour aider à « modifier les préférences des téléspectateurs qui n'auraient pas d'appétence particulière pour le sport féminin ». Elle conclut par  : « la programmation des chaînes de télévision agit alors comme un moteur du changement des perceptions sur le sport féminin, contribuant à mettre fin à sa sous-valorisation ». La balle est dans le camp des chaînes.

Crédit : Nicolas Chacun