« Sport Féminin Toujours » : à l'AFC Compiègne, « on fait beaucoup de choses » pour le recrutement

Mais attirer de jeunes joueuses reste difficile.

Publié : 3 février 2023 à 8h40

AFC Seniors F 11 (Honorine Carlier est la 3ème en haut en partant de la gauche)
AFC Seniors F 11 (Honorine Carlier est la 3ème en haut en partant de la gauche)
Crédit : © 2022 Frédéric Charnotet & Valérie Minard

L'événement « Sport Féminin Toujours », lancé par l'Arcom (autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), se déroule jusqu'au 5 février 2023. À cette occasion, les projecteurs sont braqués sur les sportives qui sont inégalement mises en avant par rapport à leurs homologues masculins. Evasion souhaite participer à l'opération et a choisi de donner la parole à des sportives près de chez vous.

 

L'Association Football Club (AFC) de Compiègne comporte une équipe féminine de seniors. Elle a pour capitaine Honorine Carlier. La jeune femme a le ballon rond dans le sang puisqu'elle a commencé à pratiquer ce sport dès ses 5 ans. « À l'époque, j'étais vraiment la seule fille dans une équipe de garçons », se souvient-elle. Une situation qui a duré dix ans. Au club compiégnois, elle a trouvé des valeurs de « solidarité, de fair-play ». Sans oublier « l'envie » et le « plaisir » de jouer au foot. La capitaine a créé « un lien » sur le terrain avec ses coéquipières. « C'est un plaisir de se retrouver après une journée d'école ! » s'enthousiasme-t-elle.

 

Malgré tout, sur le site de l'AFC Compiègne, on peut lire que « Jusqu'à 15 ans, les filles intègrent majoritairement des équipes mixtes dans des clubs de football de proximité, pour passer directement en seniors dans les équipes féminines de l'Oise car les candidates, bien que de plus en plus nombreuses, ne le sont souvent pas assez pour constituer une équipe par club ».

 

Honorine le reconnaît : « il y a de moins en moins de recrues chez les jeunes ». Il semble y avoir des difficultés de ce côté-là. « Pourtant, on fait déjà beaucoup de choses », assure Honorine. « Il y a par exemple les portes ouvertes. À l'AFC Compiègne, on soigne l'arrivée de recrues potentielles, on les intègre ». Des efforts qui ne paient pas toujours.

 

Pour la jeune sportive, les efforts peuvent aussi venir d'ailleurs. Pourquoi pas des stars de football masculin ? « S'ils se mettaient à parler, cela pourrait nous aider », affirme Honorine. Celle qui a passé sept années en équipe féminine pense aussi aux chaînes de télévision : « les matchs féminins pourraient être diffusés sur la première chaîne, cela serait plus vu ». Elle juge aussi que la promotion des matchs de footballeuses avant diffusion est moins importante que pour ses homologues masculins.

 

L'Arcom, le gendarme de l'audiovisuel français, profite de son événement « Sport Féminin Toujours » pour mettre le doigt là où ça fait mal : en 2021, on comptait sur les diffusions sportives en direct 77,5% de sports masculins contre seulement 21,1% de sports féminins (et 1,4% de sports mixtes). L'écart se creuse encore pour les rediffusions, avec toujours en 2021 un chiffre de 89,8% de sports masculins et 7,5% de sports féminins (et 2,7% de disciplines mixtes).

 

Mais l'Arcom a une piste pour changer la donne : « mettre en avant des compétitions féminines » pour aider à « modifier les préférences des téléspectateurs qui n'auraient pas d'appétence particulière pour le sport féminin ». Elle conclut par : « la programmation des chaînes de télévision agit alors comme un moteur du changement des perceptions sur le sport féminin, contribuant à mettre fin à sa sous-valorisation ». La balle est dans le camp des chaînes.



 

Crédit : Nicolas Chacun



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