Les gorges de Franchard, paysage emblématique de la forêt de Fontainebleau, vont être revalorisées

Dès le 9 janvier 2023, le site de Franchard, lieu « le plus célèbre et anciennement fréquenté de la forêt de Fontainebleau » selon les mots de l'ONF, va être en chantier.

16 janvier 2023 à 18h13

EVASION

Dès le 9 janvier 2023, le site de Franchard, lieu « le plus célèbre et anciennement fréquenté de la forêt de Fontainebleau » selon les mots de l'ONF, va être en chantier. D'importants travaux vont être menés pour remettre en valeur le patrimoine paysager et naturel du site. Trois secteurs vont être concernés durant trois mois : la lande aux abords du parking, le site de la Roche qui Pleure et le chaos rocheux. Initiés dans le cadre de la démarche « Forêt d'Exception », ils suivent objectifs écologiques, paysagers et sylvicoles. L'ONF et plusieurs partenaires seront engagés sur le secteur : les amis de la forêt de Fontainebleau, la ville de Fontainebleau, l'agglomération du Pays de Fontainebleau, la réserve de Biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais français, l'association qui lutte contre les espèces exotiques envahissantes(ASABEPI), la DRIEAT et Fontainebleau Tourisme.


Plus de lande pour accueillir plus d'animaux

La première zone de travaux s'étale sur la lande longeant le sud du parking de Franchard. D'une surface d'environ 1 hectare, elle vise le coteau qui plonge vers la platière gréseuse. Celle-ci présente
un intérêt écologique. Les pins sylvestres y ont envahi depuis longtemps la lande « au détriment de la végétation basse » : bruyères et callunes. La biodiversité est donc en souffrance : des espèces protégées dépendent de ces milieux sur le massif de Fontainebleau. C'est le cas d'oiseaux comme l'engoulevent d'Europe, la fauvette pitchou ou encore l'alouette lulu ou des reptiles comme le lézard à deux raies. D'après des études naturalistes, la zone de Franchard est moins riche au niveau de l'avifaune que d'autres sites du massif forestier. En retirant les pins dans la parcelle 762, l'ONF veut que la lande puisse à nouveau se développer pour accueillir d'autres animaux. Les feuillus (chênes, hêtres et bouleaux), ainsi que les pins à caractère paysager seront conservés. Le bûcheronnage s'effectuera de façon manuelle. Un cheval transportera les bois jusqu'au parking de Franchard. Empilés et stockés, ils resteront quelques semaines sur place mais « l'ONF veillera à un transfert rapide vers les usines de transformation ».


Un déboisement à l'aide de chevaux

Quant aux cartes postales anciennes des gorges de Franchard, elles montrent des paysages accidentés, peu boisés et rocheux. Sauf que la croissance des pins sylvestres a modifié le décor en reboisant le chaos rocheux. De nos jours, les gorges « ne se distinguent plus au premier coup d'œil à cause de la densité de la végétation ». Là, les travaux s'articuleront au niveau du point de vue de Marie Stuart situé sur le sentier bleu n°7 (parcelle 762). L'ONF conduira une coupe de pins, avec l'objectif d'ouvrir un couloir de vision plongeant dans les gorges. Il devrait donner aux promeneurs « un nouveau panorama sublimé par la topographie du lieu ». L'ONF utilisera sur ce chantier la traction animale avec la mécanisation. Un cheval de trait descendra les bois vers les zones accessibles aux engins forestiers, qui prendront le relais. Là où la pente est trop raide pour les équidés, le bûcheronnage se fera à la main. Une abatteuse sera aussi nécessaire « pour des raisons de sécurité et de rapidité d'exécution ». Empilés en rondins de 2 à 4 mètres de long, les bois seront stockés le long des routes forestières. Ce sera sur le secteur de l'Isatis à l'ouest des Gorges de Franchard.


De la lumière pour aider les jeunes arbres

Par ailleurs, une intervention est prévue pour permettre une « éclaircie sélective » dans les peuplements de pins sylvestres sur les versants des chaos rocheux de Franchard. Ce sera sur les parcelles 762, 763, 764, 765 et 769. Le gros du bûcheronnage sera mené avec une abatteuse « pour des raisons de sécurité ». L'ONF prélèvera des pins sylvestres sains, malades et dangereux. Les arbres conservés pour plus facilement grandir grâce à la lumière. Ce qui n'empêchera pas les arbres d'âges, d'espèces et de tailles variés de cohabiter sur cette parcelle.


Plusieurs points de vue  bientôt dégagés


Enfin, l'intervention de l'ONF vise à mettre en valeur les éléments remarquables du paysage actuellement cachés par la densité des pins. Il s'agit de rochers aux formes pittoresques, arbres remarquables... Le site emblématique de la Roche qui Pleure est très fréquenté en forêt de Fontainebleau. Sauf qu'avec le passage de touristes, l'érosion avance et des sentiers sont devenus dangereux. Les forestiers de l'agence travaux de Fontainebleau vont donc concevoir des ouvrages en bois (robinier) et en grès pour préserver l'esprit naturel des lieux. De quoi à ralentir l'écoulement
du sable dans la pente, stabiliser le sol lorsque la végétation est absente, tout en sécurisant les sentiers empruntés par les promeneurs, explique l'ONF.

 

 

 

Crédit : Nicolas Chacun – Hélène Virat


Récemment Diffusé


LA MÉTÉO PRÈS DE CHEZ VOUS