Beauvais : les salariés de l'Ehpad de la Compassion sommés de se déconfiner de leur lieu de travail

Le 6 avril dernier, une trentaine d'employés de l'Ehpad avaient décidé de se confiner avec leurs résidents afin de limiter les contacts avec l'extérieur. L'inspection du travail vient de leur interdire ce choix.

21 avril 2020 à 13h35

EVASION

« C'est une honte », « Incompréhensible », « L'humanisme de volontaires se heurte à la bêtise humaine »... Sur les réseaux sociaux, les réactions ne se sont pas faites attendre après l'annonce de la décision de l'inspection du travail. Les salariés de l' Ehpad de la Compassion avaient choisi de se confiner avec leurs résidents pour limiter au maximum les risques de contamination. Une tactique visiblement payante puisque aucun cas de Covid-19 n'avait été détecté au sein de l'établissement. Seulement l'inspection du travail en a décidé autrement.

« Aucun dialogue possible »

Hier, l'Ehpad, via sa page Facebook, a annoncé la levée de ce confinement total : « Parce que les règles de distanciation sociale auraient été insuffisamment respectées (en salle de pause et dans les logements), l'inspecteur du travail a conclu que la santé des professionnels volontairement confinés sur site était en danger. Aucun dialogue possible : injonction de déconfinement immédiat ! ». Le personnel condamne « cette position incompréhensible » et reste « convaincu de la pertinence de la stratégie de confinement total dans la lutte contre le Covid-19. »

 

Mise à jour du 21/04/2020

La préfecture de l'Oise, de son côté, précise que suite à un contrôle par l'inspection du travail portant sur les conditions de mise en oeuvre d'une nouvelle organisation du travail au sein de l'Ehpad La Compassion à Beauvais, « il a été constaté de nombreux manquements aux obligations élémentaires de l'employeur en matière de durée du travail, d'évaluation du risque Covid-19 et des conditions d'hébergement des travailleurs confinés ».

« Des écueils à éviter »

Toujours selon les services de l'Etat, l'inspecteur du travail avait informé l'employeur au préalable que les nouvelles modalités d'organisation du travail seraient contrôlées. Il avait attiré son attention sur les « écueils à éviter notamment au regard de la situation du département, foyer de contamination depuis début mars ». La préfecture souligne qu'« il a été constaté que l'association n'était pas en mesure de respecter les préconisations du ministère du travail en la matière ».

Une décision prise par l'employeur

Face à ces constats, l'employeur a décidé seul de mettre fin au confinement des salariés, d'après la préfecture. L'association a reçu une mise en demeure qui ne porte pas sur le confinement mais qui l'enjoint d'effectuer une évaluation des risques au regard du Covid-19. Elle doit aussi mettre en œuvre notamment les gestes de distanciation sociale et/ou de fournir les équipements de protection adaptés et de se mettre en conformité avec les règles d'hygiène et de sécurité d'ordre public.


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